Molières en 1912

Molières - Maison du Bailli - Porche

1912 - Quand parle l’instit …

En 1912, les instituteurs des villages avaient été chargés par l’inspecteur primaire d’écrire une monographie pour les conférences pédagogiques. Ce document, écrit pour Molières par l’instituteur, monsieur Charrière, nous apprend beaucoup sur la vie de l’époque.

Ainsi, il regrette que la population du village ait baissé de 626 habitants en 1901 à 558 en 1912. L’ exode rural qu’on avait déjà constaté au 19e siècle continuait donc bel et bien et continuera d’ailleurs jusqu’au début du 21e siècle.

Les routes

Il se réjouit de la bonne qualité des routes et de leur nombre important, permettant de désenclaver les hameaux. L’ actuelle D27 était à cette époque déjà un axe important qui permettait d’acheminer les marchandises qui arrivaient par Le Buisson (où le train avec fait son entrée à la fin du 19e siècle), mais aussi d’emmener les « bestiaux », le feuillard, les bois, le vin et d’autres produits locaux destinés à la vente. Ces routes, évidemment pas encore goudronnées, étaient soigneusement entretenues avec les cailloux de la Bessède.

En parlant de la D27, Mr Charrière nous dit : « À noter que cette route ne passe pas dans Molières bourg ; elle le laisse dédaigneusement au nord à 600 mètres ; voilà encore une de ces anomalies qui restent difficilement explicables ».
Un siècle plus tard, au contraire, nous apprécions le fait qu’aucune grande route ne traverse le centre du village et qu’il n’y a quasiment pas de circulation « en transit ». Cela apporte de nos jours un plus au charme du bourg.

Monographie des Communes du Canton de Cadouin - édité en 2007 per L' Hydre Editions à Cahors

Des bois et des champs

Les bois de chêne et de châtaignes, nous apprend-il, étaient souvent exploités en taillis. Le chêne (569 ha) pour le bois de chauffage et le châtaignier (166 ha) pour le feuillard. 152 ha étaient exploités pour la production de châtaignes. A l’époque, il n’y avait quasiment pas de pins (50 a).

Il y avait au début du 20e siècle encore une production assez importante de vin. La vigne était plantée sur 100 ha et environ 500 barriques de vin étaient produites chaque année.

La culture du tabac avait fait son entrée à Molières. En 1912 environ 20 ha lui étaient consacrés. Cette culture exigeait beaucoup de soins et beaucoup de main d’œuvre, mais elle était très lucrative : un hectare planté en tabac rapportait plus de 1100 F, tandis que un hectare planté en blé ne rapportait que 400 F, soit près de trois fois moins.

Les autre cultures nommées sont le blé (200 ha) et puis en quantités variables : maïs, seigle, avoine, pommes de terre, topinambours, haricots, fèves, etc. Pour les arbres fruitiers, il nous cite la production de prunes d’Agen et de noix.

Mr Charrière, en parlant de l’agriculture, nous dit : « Nos cultivateurs plus éclairés abandonnent la routine pour cultiver la terre avec intelligence ; grâce à leur association syndicale ils peuvent avoir à bon compte les engrais chimiques dont l’emploi se généralise. […] » La vision sur l’agriculture a bien changée depuis cette époque. Il y a certes des agriculteurs qui utilisent des engrais chimiques et des pesticides, mais la tendance est à la diminution de leur utilisation et de plus en plus de nos agriculteurs passent au bio ou à l’agriculture raisonnée.

Une vie bien organisée

Le bourg de Molières était bien vivant, voici les métiers qui étaient représentés : 2 épiceries, 2 aubergistes, un boulanger, un charcutier et marchand de volailles, deux sabotiers, deux cordonniers, deux maréchaux marchands de cycles et machines agricoles, un tailleur, un menuisier, un charron, un maçon et enfin, ce qui était extrêmement précieux, un médecin et un vétérinaire.

Il y avait une foire tous les premiers mercredis du mois, même si ces foires avaient perdu beaucoup de leur importance. Depuis l’arrivée du chemin de fer dans la région, l’activité commerciale se développait de plus en plus près des gares, au détriment des villages plus éloignés comme Molières.

En 1912, toutes les dispositions étaient prises pour l’installation d’une cabine téléphonique.

Molières comptait deux écoles : l’école des garçons, construite en 1875 et située dans l’actuelle salle des fêtes et l’école des filles, construite en 1894, l’actuelle école Montessori.

Après les tourments de l’histoire, Molières rentrait donc tranquillement dans le 20e siècle.

Molières au 20e siècle

Molières - Pigeonnier communal

Pendant la guerre

Une date reste gravée dans la mémoire des anciens : le 28 juin 1944.

Molières - épicerie - station-service

La vie reprend !

Les années '50 et '60 : une grande joie de vivre et la confiance dans l’avenir.

Molières - Château d'eau

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Molières - Nouvelle mairie depuis 1990

Fin du 20e siècle

Retrouvez un portrait de Molières, dressé au tout début de notre 21e siècle.

Crédits:
La plupart des images reprises sur cette page proviennent de notre collection privée de cartes postales.
Les images marquées d’un ¤ proviennent d’une collection de photos mises à disposition par des villageois lors de la préparation d’une expo photos concernant le village. Il nous a été impossible de retracer la provenance de toutes ces photos. Si l’une des photos utilisées ici vous appartient et que vous ne désirez pas qu’elle soit utilisée ou si vous désirez que le crédit vous soit attribué, n’hésitez pas à nous contacter. Nous nous ferons un plaisir de répondre à votre demande.
L’ image de la Monographie des Communes du Canton de Cadouin est une photo de la couverture du livre de l’édition de 2007 par L’ Hydre Éditions de Cahors.