Les lavoirs

Molières - Lavoir de l'Hôpital

Les lavoirs de Molières

Autrefois, la lessive se faisait au bord d’un point d’eau : fontaine, mare, étang ou un cours d’eau. L’ aménagement des lavoirs était un progrès significatif dans la vie de beaucoup de femmes.

Des impératifs hygiéniques avant tout

Molières - Lavoir de l'Hôpital

Face aux épidémies de typhoïde, choléra et variole au 18e et 19e siècle, liées à la consommation d’une eau souillée, une loi fût votée le 3 février 1851. Cette loi prévoyait des subventions aux communes pour la construction de lavoirs.

La construction de ces derniers s’est donc fortement développée au 19e siècle dans le but d’améliorer les conditions hygiéniques et de supprimer le plus vite possible les causes de ces infections. Progressivement, les villages et hameaux – de toutes tailles – s’équipaient de lavoirs publics. En même temps existaient aussi de nombreux lavoirs « privés », construits par des habitants pour leurs propres besoins et mis parfois à disposition des voisins, éventuellement contre rétribution.

Si souvent les lavoirs sont construits dans les centres des bourgs, ce n’est pas toujours le cas. Effectivement, pour des villages comme Molières, construits en hauteur et sans source d’eau toute proche, les lavoirs se situent à l’écart du bourg, en contrebas, près des sources ou des berges.

L' architecture des lavoirs

Un lavoir est un bassin alimenté en eau par une source ou un cours d’eau. Il peut être de forme rectangulaire, circulaire ou ovale et peut avoir différentes dimensions. L’édifice peut être à ciel ouvert ou couvert, protégé par des murs ou des murets. Les matériaux et formes choisis sont variés et correspondent à l’architecture locale.

Le rebord du bassin, en pierre ou en ciment, est incliné afin de pouvoir y battre le linge. Certains lavoirs sans rebord comportent juste quelques pierres individuelles inclinées autour du bassin.

Le passage de l’eau dans le lavoir se fait par des vannes situées à l’entrée et à la sortie du bassin afin de maintenir un niveau d’eau constant.

Molières - Lavoir d'Auriac

Un travail dur et fastidieux

Le travail des lavandières, ces femmes qui s’occupaient du lavage du linge, de façon professionnelle ou non, était très physique et très dur. Imaginez vous ces femmes, en train  de battre, de tordre et de rincer le linge par grandes chaleurs en été mais surtout aussi par grand froid en hiver !

Contrairement à une idée très répandue, le plus souvent, les femmes ne se rendaient pas au lavoir pour laver le linge. Le lavage, qui ne nécessitait pas de très grosses quantités d’eau, se faisait à la maison. Pour le rinçage, par contre, il fallait beaucoup d’eau claire, ce qui obligeait les femmes à charger le linge mouillé sur des brouettes, des charrettes ou des carrioles pour l’amener à une source captée ou un cours d’eau.

Lavandières au bord de l'Isle - Périgueux - 1850

Lavandières au bord de l’Isle – Périgueux – +/-1850 *

Un rôle social important

Réservés aux femmes, les lavoirs étaient des éléments importants dans la vie sociale du village, à une époque où la place des femmes était avant tout à la maison… ou aux champs. Malgré le dur labeur, c’était un espace de liberté et d’émancipation. Les femmes s’y rencontraient et y échangeaient les dernières nouvelles. Mais on y évaluait aussi les nouvelles venues, contrôlait à l’œil dérobé le linge des voisines à la recherche d’une anomalie quelconque pouvant alimenter les cancans, et les bâtons à battre le linge atterrissaient parfois autre part que sur le linge…

L’utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée au 20e siècle et a laissé place aux lessiveuses, aux lavoirs mécaniques puis, à partir de 1950, à la machine à laver.

Quelques lavoirs à Molières

Certains lavoirs sont facilement accessibles et visibles, d’autres, plus isolés et cachés, exigeront de vous un effort plus important. Nous n’avons pas, ici, fait l’inventaire de tous les lavoirs de notre commune, mais vous comprendrez facilement, au vu du nombre de ces constructions, l’importance qu’ils avaient autrefois dans nos campagnes.

  • Le lavoir de L’ Hôpital
    Construit en 1911, ce lavoir communal a été réalisé par Edmond Lascoup, entrepreneur de maçonnerie à Molières. Une source, dite de « L’ Hôpital », l’alimente. Il apporta un certain confort aux ménagères qui n’avaient jusque-là qu’un trou d’eau pour rincer la « bugade ».
    Ce lavoir a été restauré vers 2008. Il est malheureusement souvent envahi par des algues.
    Le lieu-dit porte le nom de « L’ Hôpital ». C’était peut-être une ancienne léproserie ou halte de pèlerins malades sur la route du Saint Suaire de l’abbaye de Cadouin.
  • Le lavoir du Pesquier (privé)
    Ce lavoir est actuellement une propriété privée. Il est alimenté par les sources se situant au nord du village. Cet endroit charmant est ombragé par de gros platanes.
  • Le lavoir de Cayrefour
    Vous rencontrerez ce lavoir le long de l’un de nos nombreux chemins de randonnée. Il se situe à côté d’une jolie fontaine dont l’eau se déverse d’abord dans un morceau de sarcophage.
  • Le lavoir des Carrières
    Ce lavoir avait complètement disparu sous la végétation. En 2022, il a été nettoyé. Malheureusement, le système d’arrivée d’eau est cassé et le lavoir est à sec. Le ruisseau de Molières passe le long de la construction.
  • Le lavoir de la Font de Caumont
    Situé entre le Couzage et la route menant au Maurial, ce lavoir est actuellement complètement caché sous la végétation. Il semble être constitué des plusieurs bassins.
  • Le lavoir de la Fontaine d’Aillac
    L’un des rares lavoirs de forme circulaire. Il faisait partie du domaine des moines du Prieuré d’Aillac. Actuellement, il n’en reste que quelques timides vestiges.
  • Le lavoir du Moulin d’Aillac (privé)
    Le domaine des moines d’Aillac comportait également des moulins. L’un d’eux est assez bien conservé, même si la roue à aubes a complètement disparu. Au bout du bief, les propriétaires avaient aménagé un grand lavoir privé.
  • Le lavoir d’Auriac 
    Situé sur la commune de Calès, mais juste à la limite avec Molières, vous pourrez rencontrer ce joli petit lavoir au fil de vos randonnées. Alimenté autrefois par une petite source, il est actuellement souvent à sec.
  • Le lavoir des Truffes
    Situé le long d’un chemin communal abandonné qui menait du moulin de Cussac à Molières, vous aurez besoin d’un guide ou d’une très bonne carte pour pouvoir le découvrir.
  • Le lavoir à la Métairie Basse (privé)
    Ce lavoir est situé sur un terrain privé entre le Placial et Sens. Il y a une source et un lavoir avec des conduites d’eau en terre cuite datées du XVe. Ce lavoir, très grand, est bordé par onze pierres à laver, installées sur deux côtés. Il semblerait que ce soit un lavoir à rouir le chanvre, mais on peut supposer qu’il était utilisé par un artisan, ou même plus, car il est surdimensionné pour un paysan qui fabrique ses vêtements et ses cordages.
Molières - pigeonnier du Pesquier - Caminade

Les pigeonniers

En vous promenant à Molières, vous trouverez de nombreux pigeonniers et fuies.

Molières - Fontaine d'Aillac

Nos fontaines

Partez à la découverte des nombreuses sources ou fontaines de Molières.

Molières - Croix de la Gauille - Ouest

Les croix

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Molières - Cabane de Coustalou

Cabanes et murets

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* Crédits : Auteur inconnu, Domaine Public, via Wikimedia Commons